On sait qu’Antonio Caldara et un membre de la famille Bononcini étaient spallistes à San Marco de Venise vers 1700. Certaines églises italiennes possèdent des fresques sur lesquelles figurent des musiciens jouant de la viola da spalla (la plupart du temps, ils sont représentés avec des instruments étonnamment grands, presque comparables à « nos » violoncelles !)
Sébastien Brossard (Dictionnaire de Musique, Paris, 1703) explique que le violoncello des Italiens est l’équivalent de la quinte de violon – l’alto le plus grand couramment utilisé dans l’orchestre d’opéra français – à cette différence près qu’il sonne une octave plus bas que la quinte de violon.
J. Mattheson (Hambourg, 1713) traite de la viola da spalla dont il fait l’éloge : ce « kleine Bassgeige » est beaucoup plus pratique que les versions plus grandes des instruments de la basse et il présente en outre une sonorité particulièrement claire aux résonances harmonieuses. Sa description enthousiaste de la viola da spalla sera reprise dans d’autres ouvrages théoriques en Allemagne pendant une longue période encore.