Dans la plupart des œuvres du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle (jusque vers 1740-1750), la basse était désignée aux cordes par le terme violone ou seulement basso. Le terme violoncello était alors rarement utilisé (après 1730, cette dénomination est devenue progressivement plus fréquente).
À y regarder de plus près, il apparaît que jusqu’en 1730 environ (mais ce fut encore souvent le cas par la suite), le terme violoncello – lorsqu’il était utilisé, ce qui était plutôt rare comme nous venons de le souligner – ne désignait pas forcément l’instrument que nous connaissons aujourd’hui sous ce nom. Dans de nombreux cas, cette appellation désignait plutôt la viola da spalla ou violoncello da spalla (que l’on pourrait traduire « violoncelle d’épaule »). Cet instrument qui s’accorde comme notre violoncelle actuel (mais qui comporte parfois une cinquième corde accordée en mi aigu), n’était pas tenu entre les jambes, mais bien da spalla, c’est-à-dire contre ou sur l’épaule (droite). Tenu quasi horizontalement devant la poitrine, il était fixé d’une manière ou d’une autre (par exemple à un bouton de la chemise ou de la veste) ou, très probablement, suspendu au cou par une lanière.
Dans la deuxième édition de son Compendio Musicale (Ferrare, 1694), Bartolomeo Bismantova donne des Regole per suonare il Violoncello da spalla. Dans cet ouvrage, il ne mentionne aucun autre type de violoncello, alors qu’il traite pourtant du contrabasso.
« Il Violoncello da spalla alla moderna s’accorda in quinta etc.(…) », écrit Bismantova : il indique que cet instrument s’accorde comme notre violoncelle actuel, mais il conseille toutefois d’accorder la corde la plus grave en ré plutôt qu’en ut, même s’il considère comme possible de l’accorder en ré ; il montre également que les doigtés utilisés pour cet instrument correspondent à ceux de notre alto ou de notre violon – il ne s’agit pas d’un doigté par demi-tons comme celui du violoncelle actuel ou de la viole de gambe.